Société (une coquille vide)

L’homme n’est rien, l’homme qui sait ne rien s’être, c’est celui-là qui peut commencer à bâtir sa vie, c’est celui-là qui peut construire une personnalité, car nanti de ce secret, l’homme n’est rien. L’homme est caractérisé par sa faiblesse, faiblesse quant au caractère, faiblesse quant à tout ce qui l’entoure, et cette faiblesse voici sa force, l’homme est né pour faire l’amour, il a la peau tendre et douce, l’homme est né pour copuler, pas pour faire la guerre.
Nous sommes des proies du déraisonnement, dans une position nous avons tué, dans une autre difficilement donné, dans une position nous avons aimé, dans une autre nous avons violé. Il suffit d’un petit rien pour chambouler la vie d’un homme, gare à celui qui se croit fort de peur qu’il ne tombe est-il écrit dans les saintes écritures. Nous devons marcher avec prudence, avec humilité, nous devons être revêtus des vertus de l’esprit et ainsi nous pourrons aller loin.
Dans cet état d’humilité, envers tout, envers l’amour, envers la haine, nous devons être comme brisé face au cosmos et lui permettre de nous envahir. C’est en commençant par avouer ses faiblesses, que le cosmos peut commencer à agir en nous, c’est en se voyant comme un élu, que l’on travaille dans les toiles spirituelles pour la reconstruction du monde entier.
C’est en reconnaissant que l’on est rien, qu’on peut mieux aimer, accepter autrui avec ses défauts et ses qualités, c’est en saisissant l’humanité qu’on s’intéresse aux femmes humaines. On aime véritablement qu’au travers des attributs de la tendresse, et non de l’admiration sachant être des coquilles vides.
Vouloir aimer, c’est vouloir donner à quelque chose qui possède déjà, c’est un calcul des forces d’interactions, c’est l’échange que l’on peut avoir l’un et l’autre. Le véritable amour est une chose honteuse, le but de l’un étant de ne jamais se laisser découvrir, pour entretenir le mystère, la relation avec l’autre.
Pourquoi cet homme qui sait ne rien s’être et qui a besoin de ce père qu’est le cosmos, serait-il rigide, lui qui doit atteindre la parfaite illumination, qu’il soit souple, qu’il apprenne sans cesse, la souplesse, voilà cette autre attribut de l’homme qui sait ne rien s’être et qui a besoin d’être construit pour devenir quelque chose…



Abraham Pono 009
Androïde R. 321