L’amour perdu

Un homme avait deux femmes, Neptune dit à Morteüs je t’aime trop, je te quitte. Morteüs, le mari transi la laissa aller avec 666 drachmes. Neptune dissipa tout son bien en vivant dans la débauche. Lorsqu’elle eut tout dépensé une grande famine survînt dans ce pays, et elle commença à se trouver dans le besoin. Neptune aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Étant rentré en elle-même, elle dit : Je m’humilierais devant Morteüs, car j’ai péché. Et elle se leva, et alla vers son mari de toutes les nuits. Comme elle était encore loin, Morteüs la vit et fut ému de compassion. Il serra alors sa Neptune dans ses bras. Neptune lui dit : Mon seigneur j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis pas digne d’être appelé ta femme. Mais Morteüs dit à ses serviteurs : Apportez-moi une robe arc-en-ciel pour Neptune, et revêtez là. Mangeons et réjouissons-nous, car Neptune que voici était morte, et elle est revenu à la vie, elle était perdu, et elle est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. Or Uranus était dans un champ de tournesol. Lorsqu’elle revînt et approcha de la maison, elle entendit la musique et les danses, elle appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c’était. Ce serviteur lui dit : Neptune est de retour et on a tué le veau gras pour elle. Elle se mit en colère et ne voulut pas rentrer. Morteüs sortit et la pria d’entrer. Mais elle répondit à son bien aimé : Il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes dames de compagnies. Et quant Neptune est arrivé, celle qui mange ton bien avec des gigolos, c’est pour elle que tu as tué le veau gras. Morteüs lui dit, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi, ta sœur que voici était morte et elle est revenue à la vie, elle était perdu et elle est retrouvé…