Poussés à bout, poussés au pire...

Poésie moderne

L'Afrique est poussé à bout, pauvre de tout, esclave du néant et sans le soue, dans une bicoque, dix gosses, un père et une mère, les moyens de contraception inaccessibles et chers, la petite africaine n'a pas le droit à son intimité, à ses expériences, à une personnalité, le noir n'a pas le droit à l'erreur, tout simplement humain, l'Homme noir, monsieur le pasteur, blancs sont les preshers, ils ne comprennent pas l'Afrique et ses caprices, la moralisent sur ses évasions, la moralisent sur le vice, peas, c'est pas grave le plus clair, si tu ne comprends pas, donne simplement à ton frère, il y a le même souffle, le même néant en toutes chairs, et ça les plus clairs veulent le taire, poussés à bout, enfants de la misère...

Poussé à bout, y a de quoi sacrifier son gosse
l'Afrique vit une anomalie
Pas d'intimité, et l'Afrique semble ne plus avoir de forces
Le continent nègre je bénie

Africa, Africa

Les coups s'échangent souvent entre une fille et sa mère, dans ce petit espace des rivalités entre un fils et son père, pas de place pour le pardon, la misère marque l'Afrique comme la lèpre, ici tout est amer, ici tout est laid, le sang noir pour certains une plaie, comptent sur leur sang blanc pour plaire, il n'est pas temps de se taire, mais de bénir ma terre, le continent des griots ma mère, l'Afrique n'a plus de couleurs Benetton, Morteüs est dur comme du béton, le noir est vraiment
noir, la noirceur est démoniaque, poussé à bout, mon continent à une attaque, j'en ai marre du privilège foot, je veux des buildings, des housses, des salopes et des routes, le respect de l'Homme noir coûte cher et se fait rare, les colons donnent beaucoup plus de prix aux panthères...

Poussé à bout, y a de quoi sacrifier son gosse
l'Afrique vit une anomalie
Pas d'intimité, et l'Afrique semble ne plus avoir de forces
Le continent nègre je bénie

Africa, Africa

Poussé à bout, au vol et à la casse, des idées noires dans ma tête de la crasse, les idées blanches se froissent, l'Homme noir face au système néo-colonialiste, le réseau Foccart, le réseau Rose-Croix nous font sortir de piste, le Gabon est bousillé, comme une diabétique pisse, je prie pour que tout change, pour que les dieux nous bénissent, que les querelles, les rivalités cessent, plus qu'assez de l'Afrique et ses signaux de détresses...

Poussé à bout, y a de quoi sacrifier son gosse
L'Afrique vit une anomalie
Pas d'intimité, et l'Afrique ne semble plus avoir de forces
Le continent nègre je bénie

Africa, Africa...